EINSIEDL

EINSIEDL

martes, 27 de septiembre de 2016

L'ENTERREMENT DE GASPARD


Gaspard, dans la cinquantaine, sergent de Cavalerie pendant huit années, y compris les trois années de Guerre Civile/Croisade Nationale ,réserviste et laboureur par amour ,fidèle au Caudillo Franco, avait dit un juron quand il transportait  du fumier avec son chariot à vaches pour la jachère du RUISSEAU EXTÈRIEUR/LA REGUERA DE FUERA.

LA REGUERA/LE GRAND RUISSEAU donnait son nom même au petit village, mais surtout au domaine de Gaspard :LE RUISSEAU D’EN HAUT/LA REGUERA DE ARRIBA  où EL GALPÓN/LA GRANDE FERME servait à la fois de domicile familial et de cour d’élevage, basse-cour ,etc, LE RUISSEAU EXTÉRIEUR, placé parmi les domaines des voisins(presque tous des cousins), et surtout LA REGUERA ou REGUEIRONA/LE GRAND RUISSEAU ,relié(e) au GALPÓN par L’ENTRECHA/CHEMIN MULATIER PROFOND ,la partie la plus grande du domaine et le moteur aussi économique que psychologique(orgueil de propriété) de la famille .Il y avait en outre EL CASTAÑAR DE LA REGUERA/LES CHÂTAIGNIERS DU RUISSEAU, limitrophe  avec LE GRAND RUISSEAU, un petit bois  à usages multiples, où d’habitude RUBIO/ROUX, le cheval, mordillait tranquillement les ajoncs et les buissons, attaché à un châtaignier par une MAROMA/GROSSE CORDE  dix mètres de long.

Il était 1963.Gaspard avait contemplé pendant deux dizaines d’année son domaine avec l’émotion que LES ROIS CATHOLIQUES avaient éprouvé en 1492 après avoir conquis Grenade .Mais les dernières sept années le bonheur marchait de plus en plus rapide ver le malheur :Ermelinda, sa femme, avait un cancer déjà terminal, et allait mourir en quelques semaines .Et José Manuel, son fils cadet ,quatorze ans ,une année sabbatique après deux années de séminariste pour aider son père, l’avait déçu, parce que l’adolescent n’accomplissait pas la mission pour laquelle il avait été engendré :remplacer le fils aîné, le premier José Manuel ,mort aux quinze mois de vie, qui avait montré pendant sa courte vie des manières de futur grand laboureur.

José Manuel  n’était qu’un mort vivant mais il ne le savait pas encore.

Gaspard  avait dit le juron juste quand LA PAREJA/LA PATROUILLE DE LA GARDE CIVILE  arrivait au virage de la route d’où l’on envisageait la jachère .

-Eh, vous, venez ici !,ordonna le vieux caporal Eulalio ,terrible dans ses années les plus vigoureuses, un peu plus tranquille quand la retraite lui attendait en quelques mois .Il savait que Gaspard était un sergent provisoire(de guerre) à la réserve, qui n’avait pas droite à d’honneurs, mais que l’on respectait beaucoup .D’autre part, il devait montrer devant son subordonné Crispin que la loi du Concordat(Vatican-Dictature) était implacable avec les blasphémateurs.

Autant Eulalio, soixante-quatre ans, que Crispin, vingt-un ans, étaient des VIEUX CASTILLANS, c’est-à-dire, DES MORISCOS, ALMOHADES+CHRÉTIENS EN SYNCRÉTISME ,l’on pourrait dire LES TALIBANS À LA CATHOLIQUE´

Gaspard marchait tranquillement vers LA PATROUILLE. Par contre, José Manuel, en petit charretier ,tremblait tout effrayé. Les voisins observaient en silence.

Bonjour,qu’est-ce que je peux faire par vous ?, et Gaspard se montra très sûr de lui-même.

-Gaspard, vous venez de dire une blasphème, vous pourriez être condamné a une amende de trois mille pesetas, et…..

Don Eulalio ,interrompra Gaspard, je connais la loi ,j’ai été sergent provisoire pendant La Croisade Nationale, mais mes vaches m’ont obligé à dire le juron et….

PAFFFFFF !.Crispin gifla Gaspard sans rien dire. Le jeune garde civile, dans sa première semaine de service, portait encore LE FONDAMENTALISME CHRÉTIEN À LA TALIBANE de sa terre d’origine.

À moi ?Un sergent de Franco qui a lutté contre LES ROUGES… ?,et Gaspard, en faisant un demi-tour, commença à marcher vers son fils, ses vaches et son chariot, en hurlant d’une manière épouvantable.

Eh, toi, mauvais chrétien, reviens ici tout de suite ,que l’on va te montrer le bon chemin !.Crispin avait envie de continuer sa tâche torturante, mais Eulalio le désavoua pour la première fois.

-Gaspard ,tranquillisez vous et retournez à vos choses !, et Eulalio ordonna Crispin, avec un geste de tête, de marcher route en haut, vers le bistrot du petit village, pour y attendre le bus du grand village.

Gaspard essayait de cacher ses sanglots-il n’avait pleuré qu’aux enterrements de ses parents et de son frère aîné, et d’une façon calme-avec des terribles jurons, en employant une voix si forte qui résonnait dans toute la vallée.

Le timide José Manuel, épouvanté, devint furieux et cria : Papa, tais-toi par l’amour de Dieu, qu’ils ne sont que des enfants de putain !.

Eh, morveux, ne me cherche pas, que tu me trouves !, menaça Crispin, mais Eulalio lui ordonna de continuer sa marche.

Le taliban Crispin avait eu la grand honneur de changer toute l’histoire du GRAND RUISSEAU  avec une gifle .Étape finale de LA CONTRARRECONQUISTA/LA CONTRE-RECONQUÊTE :LES MAURES retournaient au Nord après treize siècles !.

Gaspard, Gaspard, pour quoi tu ne leur as pas dit que tu était un sergent du Caudillo ?.Ermelinda criait et sanglotait à la fois. Elle avait tout vu et écouté de sa fenêtre.

Je vais apporter RUBIO à l’étable !, et Gaspard marcha  dans L’ENTRECHA
.
Trois heures après, RUBIO retourna à son étable, sans Gaspard, qui était un extraordinaire cavalier. Et sans les dix mètres de MAROMA/GROSSE CORDE qui servait pour attacher le cheval au plus grand arbre du petit bois.

Don Francisco ,le curé de la paroisse, mais aussi  Capitaine-Pater(militaire),et un bon ami de Gaspard, parce qu’ils avaient partagé refuge pour échapper d’être capturés par LES ROUGES, donna L’EXTRÊME-ONCTION  à Gaspard dans ses dernières secondes de vie ,ordonna au Lieutenant Pastrana de se mettre garde-à-vous, en empêchant une autopsie, tranquillisa le Juge de Paix, Alphonse le Jeune, qui était aussi entrepreneur de pompes funèbres, en lui donnant la chance d’essayer par la première fois un cortège funèbre à la moderne, et profita la mort du Pape Jean XXIII-le Saint Pape Navarrais ,disait le curé-qui venait de mourir pour sauter sur la terrible loi du Concordat(Vatican-Dictature) :un suicidaire est à la fois un mauvais chrétien et un mauvais patriote, donc il doit être enseveli avec les protestants et les rouges, hors du sacré

La vieille Rambler de LOS TEMPRANOS,les maffiosi gendres de Gaspard, d’origine ALMOHADE, remplaça paradoxalement la carrosse funèbre de Petit Alphonse ,encore au Service d’Immatriculation, et quelques voitures, un  autocar, mais aussi  trois vélos ,une moto, quatre chevaux avec leurs cavaliers, et dizaines de piétons, composèrent  le cortège funèbre entre LE GRAND RUISSEAU et SAINT MICHEL, où Gaspard allait entrer dans la troisième dimension.

La catégorie d’un enterrement  était donnée par le nombre de curés :un curé, gratis, pour les pauvres ;deux-trois curés, pour les gens du commun ;quatre-cinq curés pour les autorités et les aristocrates .Gaspard devint un milliardaire dans son enterrement :treize curés attendaient l’arrivée du cortège funèbre à la porte de l’église !.

Don Francisco était aussi l’archiprêtre de la région et il allait présider la concélébration  d’une Messe  Solennelle en honneur du Pape qui venait de mourir et en profita pour faire des miracles au nom du Saint Pape.

-Le Pape Jean est déjà un saint, et il veut que Gaspard voyage avec lui au Paradis !.Le vénérable curé ,quatre-vingt-trois ans ,avait une manière très particulière de prêcher : une mélange d’émotions, du rire au pleur, théâtralisant à l’aide de ses recours de langage ,le bon castillan du Séminaire ,le patois de la région ,l’accent poétique de LA PAMPA, où il avait été missionnaire.

-Gaspard ,qu’à cela ne tienne si tu as  décidé de faire le voyage au ciel quelques années auparavant !.Le Concile Vatican II du Bon Pape dira en quelques mois ce que je vais dire maintenant :tu vas reposer pour l’éternité en terrain sacré, justement á coté d’où je reposerai, et nous parlerons à notre manière, tel que nous l’avions fait quand nous nous cachions des ROUGES  dans LES CATACOMBES, qui seront à dater d’aujourd’hui DES PANTHEÓNS CHRÈTIENS !.Et LE TERRAIN de MON IF sera aussi Terre Sacrée !.Le Saint Pape vient de faire ce miracle-ci !.

Les mots du Prêtre provoquèrent de l’hilarité :LES CATACOMBES  étaient en terrain païen, réservé aux suicidaires , aux rouges et aux protestants, et servaient pour relier d’une manière secrète le cimetière avec  la sacristie .Don Francisco et Gaspard s’étaient cachés là dedans  pendant la guerre.

L’IF CANTABRIQUE, entre sacré et vénéneux ,L’ARBRE DES DRUIDES ,était entouré de quelques arbustes et plants d’origine américaine, dont Don Francisco s’en servait pour préparer DES POTIONS DES GAUCHOS autant pour les gens que pour les animaux domestiques. Il était INFIRMIER DIPLOMÉ et aussi ASSISTANT VÉTÉRINAIRE, ce dernier titre seulement reconnu à LA RÉPUBLIQUE ARGENTINE. Il y avait toute une légende sur les activités de guérison du curé ,très effectives malgré tout.

-Ha ,ha ,Gaspard !.Tu te souviens du jour où LAS PASIONARIAS venues de VILLE CHARBON  ont manqué par quelques centimètres de trouver le passage de notre cachette et en revanche elles ont pris les six meilleures brebis de ton grand-père ?.

Même José Manuel , son frère Serapio ,qui présidait le deuil, et les autres proches sourirent pour un instant .L’âge et la catégorie religieuse, militaire et sociale de Don Francisco calmèrent la naissante nervosité des autorités et personnalités du Régime, y compris quelques des prêtres assistants d’attachement franquiste.

Trois semaines passèrent par José Manuel et le garçon n’avait pas pu mettre en ordre sa tête, sa pensée :ses parente étaient morts-Ermelinda n’ attendra que dix jours pour rejoindre Gaspard aux Catacombes-son frère aîné vivant, Serapio,né deux années après le premier José Manuel, et sa sœur Hilda, étaient en train de rentrer chez eux à La République Argentine avec leurs familles, et sa sœur Luisa Sofia allait rester à la région ,plutôt putain et esclave, croyait José Manuel,  qu’épouse d’Alvaro Temprano, le plus jeune, les plus avare, le plus  sanguinaire du clan ;et lui ,José Manuel, il rentrerait le séminaire après une année de triste congé.

Quand les voitures de la famille-et deux taxis à l’appui-venaient de sortir du EL GALPÓN, José Manuel commença à réfléchir :il serait  laissé à la porte du Séminaire par LES ARGENTINS ,en chemin pour l’aéroport, tandis que sa sœur Luisa, vingt ans, dans son troisième mois de grossesse ,et son mari Álvaro Temprano resteraient dans LA GRANDE FERME DES TEMPRANOS(CEUX QUI SE LÉVENT DE BONNE HEURE, avares ALMOHADES, avides de travailler beaucoup, gagner beaucoup, hériter beaucoup……..voler beaucoup), d’où le petit-fils de FAUSTO TEMPRANO surveillerait LE GRAND RUISSEAU, qui allait compléter LA CONTRE-RECONQUÊTE de son grand-père.

FAUSTO TEMPRANO ,né en famille d’ALMOHADES et de MORISCOS à MEDINA de CASTILLE, était arrivait au commencement du siècle en KANTABRIE .Sergent de la Garde Civile ,ils commença LA CONTRE-RECONQUÊTE dans la région autant avec LA FORCE DES ARMES qu’avec LE PÉNIS (mariage avec la fille d’un autre avare MORISCO, ACACIÓN)  et atteindra  la propriété de plus de trois mille Hectares dans un territoire où les domaines pour la plus part ne dépassent pas les six Hectares .Il vivait encore ,quatre-vingt-huit ans ,et il se montrait fier de ses petits-enfants.

Grace à la surveillance de Mabel Donadio Elsner, jolie argentine de famille du Tirol ,épouse de Serapio, mère du bébé GASPARD MARCEL ,et belle-sœur de José Manuel, ni son mari ni son beau-frère furent totalement trompés par LOS TEMPRANOS .Plácido Temprano, qui était, le mari d’Hilda(âgée de vingt-trois ans et enceinte de huit mois), était aussi le complice de son frère Álvaro  et manigançait pour le contrôle total de LA GRAN ESTANCIA/LE GRAND DOMAINE dans LA PAMPA et les autres propriétés à BUENOS AIRES de DON SERAPIO et DOÑA HILDA, des milliardaires sans enfants, qui avaient tout donné a leurs filleuls SERAPIO et HILDA .José Manuel aurait droit toujours à une chambre dans EL GALPÓN et à être payé par l’exploitant(Álvaro) du domaine, assez pour les études et pour beaucoup d’autres choses………..mais il ne le savait pas encore.

Quand José Manuel regarda par la dernière fois EL GALPÓN et LE GRAND RUISSEAU, les larmes commencèrent à mouiller ses joues. Quand la voiture passa au-delà du cimetière ,José Manuel éclata en sanglots.

Quand il embrassa  sa sœur Luisa, qui sanglotait terriblement ,Álvaro souriait tel que LES ROIS CATOLIQUES à Grenade en 1492.Il sanglotait tel que BOABDIL à Grenade en 1492.

Il compris que LA REGUERA/LE GRAND RUISSEAU ne rentrerait jamais à être LA ARCADIA FELIZ/L’ARCADIE JOYEUSE, mais LA ARCADIA PERDIDA/L’ARCADIE PERDUE.

Quand LES ARGENTINS l’embrassèrent :Hilda, le Judas Plácido ,Serapio, et surtout Mabel, qui lui demanda de donner un bisou au bébé, il ne pleura plus, seulement ses  yeux se mouillèrent de larmes.

Seul, à la porte du Séminaire, il mit en tête qu’il n’avait que la vie devant soi !.

  








No hay comentarios:

Publicar un comentario