Gaspard, dans la
cinquantaine, sergent de Cavalerie pendant huit années, y compris les trois
années de Guerre Civile/Croisade Nationale ,réserviste et laboureur par amour
,fidèle au Caudillo Franco, avait dit un juron quand il transportait du fumier avec son chariot à vaches pour la
jachère du RUISSEAU EXTÈRIEUR/LA REGUERA DE FUERA.
LA REGUERA/LE
GRAND RUISSEAU donnait son nom même au petit village, mais surtout au domaine
de Gaspard :LE RUISSEAU D’EN HAUT/LA REGUERA DE ARRIBA où EL GALPÓN/LA GRANDE FERME servait à la
fois de domicile familial et de cour d’élevage, basse-cour ,etc, LE RUISSEAU
EXTÉRIEUR, placé parmi les domaines des voisins(presque tous des cousins), et
surtout LA REGUERA ou REGUEIRONA/LE GRAND RUISSEAU ,relié(e) au GALPÓN par
L’ENTRECHA/CHEMIN MULATIER PROFOND ,la partie la plus grande du domaine et le
moteur aussi économique que psychologique(orgueil de propriété) de la famille .Il
y avait en outre EL CASTAÑAR DE LA REGUERA/LES CHÂTAIGNIERS DU RUISSEAU,
limitrophe avec LE GRAND RUISSEAU, un
petit bois à usages multiples, où
d’habitude RUBIO/ROUX, le cheval, mordillait tranquillement les ajoncs et les
buissons, attaché à un châtaignier par une MAROMA/GROSSE CORDE dix mètres de long.
Il était
1963.Gaspard avait contemplé pendant deux dizaines d’année son domaine avec
l’émotion que LES ROIS CATHOLIQUES avaient éprouvé en 1492 après avoir conquis
Grenade .Mais les dernières sept années le bonheur marchait de plus en plus
rapide ver le malheur :Ermelinda, sa femme, avait un cancer déjà terminal,
et allait mourir en quelques semaines .Et José Manuel, son fils cadet ,quatorze
ans ,une année sabbatique après deux années de séminariste pour aider son père,
l’avait déçu, parce que l’adolescent n’accomplissait pas la mission pour
laquelle il avait été engendré :remplacer le fils aîné, le premier José
Manuel ,mort aux quinze mois de vie, qui avait montré pendant sa courte vie des
manières de futur grand laboureur.
José Manuel n’était qu’un mort vivant mais il ne le
savait pas encore.
Gaspard avait dit le juron juste quand LA PAREJA/LA
PATROUILLE DE LA GARDE CIVILE arrivait
au virage de la route d’où l’on envisageait la jachère .
-Eh, vous, venez
ici !,ordonna le vieux caporal Eulalio ,terrible dans ses années les plus
vigoureuses, un peu plus tranquille quand la retraite lui attendait en quelques
mois .Il savait que Gaspard était un sergent provisoire(de guerre) à la
réserve, qui n’avait pas droite à d’honneurs, mais que l’on respectait beaucoup
.D’autre part, il devait montrer devant son subordonné Crispin que la loi du
Concordat(Vatican-Dictature) était implacable avec les blasphémateurs.
Autant Eulalio,
soixante-quatre ans, que Crispin, vingt-un ans, étaient des VIEUX CASTILLANS,
c’est-à-dire, DES MORISCOS, ALMOHADES+CHRÉTIENS EN SYNCRÉTISME ,l’on pourrait
dire LES TALIBANS À LA CATHOLIQUE´
Gaspard marchait
tranquillement vers LA PATROUILLE. Par contre, José Manuel, en petit charretier
,tremblait tout effrayé. Les voisins observaient en silence.
Bonjour,qu’est-ce
que je peux faire par vous ?, et Gaspard se montra très sûr de lui-même.
-Gaspard, vous
venez de dire une blasphème, vous pourriez être condamné a une amende de trois
mille pesetas, et…..
Don Eulalio ,interrompra
Gaspard, je connais la loi ,j’ai été sergent provisoire pendant La Croisade
Nationale, mais mes vaches m’ont obligé à dire le juron et….
PAFFFFFF !.Crispin
gifla Gaspard sans rien dire. Le jeune garde civile, dans sa première semaine
de service, portait encore LE FONDAMENTALISME CHRÉTIEN À LA TALIBANE de sa
terre d’origine.
À moi ?Un
sergent de Franco qui a lutté contre LES ROUGES… ?,et Gaspard, en faisant
un demi-tour, commença à marcher vers son fils, ses vaches et son chariot, en
hurlant d’une manière épouvantable.
Eh, toi, mauvais
chrétien, reviens ici tout de suite ,que l’on va te montrer le bon
chemin !.Crispin avait envie de continuer sa tâche torturante, mais
Eulalio le désavoua pour la première fois.
-Gaspard
,tranquillisez vous et retournez à vos choses !, et Eulalio ordonna
Crispin, avec un geste de tête, de marcher route en haut, vers le bistrot du
petit village, pour y attendre le bus du grand village.
Gaspard essayait
de cacher ses sanglots-il n’avait pleuré qu’aux enterrements de ses parents et
de son frère aîné, et d’une façon calme-avec des terribles jurons, en employant
une voix si forte qui résonnait dans toute la vallée.
Le timide José
Manuel, épouvanté, devint furieux et cria : Papa, tais-toi par l’amour de
Dieu, qu’ils ne sont que des enfants de putain !.
Eh, morveux, ne
me cherche pas, que tu me trouves !, menaça Crispin, mais Eulalio lui
ordonna de continuer sa marche.
Le taliban
Crispin avait eu la grand honneur de changer toute l’histoire du GRAND
RUISSEAU avec une gifle .Étape finale de
LA CONTRARRECONQUISTA/LA CONTRE-RECONQUÊTE :LES MAURES retournaient au
Nord après treize siècles !.
Gaspard, Gaspard,
pour quoi tu ne leur as pas dit que tu était un sergent du Caudillo ?.Ermelinda
criait et sanglotait à la fois. Elle avait tout vu et écouté de sa fenêtre.
Je vais apporter
RUBIO à l’étable !, et Gaspard marcha
dans L’ENTRECHA
.
Trois heures
après, RUBIO retourna à son étable, sans Gaspard, qui était un extraordinaire
cavalier. Et sans les dix mètres de MAROMA/GROSSE CORDE qui servait pour
attacher le cheval au plus grand arbre du petit bois.
Don Francisco ,le
curé de la paroisse, mais aussi
Capitaine-Pater(militaire),et un bon ami de Gaspard, parce qu’ils
avaient partagé refuge pour échapper d’être capturés par LES ROUGES, donna
L’EXTRÊME-ONCTION à Gaspard dans ses
dernières secondes de vie ,ordonna au Lieutenant Pastrana de se mettre
garde-à-vous, en empêchant une autopsie, tranquillisa le Juge de Paix, Alphonse
le Jeune, qui était aussi entrepreneur de pompes funèbres, en lui donnant la
chance d’essayer par la première fois un cortège funèbre à la moderne, et
profita la mort du Pape Jean XXIII-le Saint Pape Navarrais ,disait le curé-qui
venait de mourir pour sauter sur la terrible loi du
Concordat(Vatican-Dictature) :un suicidaire est à la fois un mauvais
chrétien et un mauvais patriote, donc il doit être enseveli avec les
protestants et les rouges, hors du sacré
La vieille
Rambler de LOS TEMPRANOS,les maffiosi gendres de Gaspard, d’origine ALMOHADE,
remplaça paradoxalement la carrosse funèbre de Petit Alphonse ,encore au
Service d’Immatriculation, et quelques voitures, un autocar, mais aussi trois vélos ,une moto, quatre chevaux avec
leurs cavaliers, et dizaines de piétons, composèrent le cortège funèbre entre LE GRAND RUISSEAU et
SAINT MICHEL, où Gaspard allait entrer dans la troisième dimension.
La catégorie d’un
enterrement était donnée par le nombre
de curés :un curé, gratis, pour les pauvres ;deux-trois curés, pour
les gens du commun ;quatre-cinq curés pour les autorités et les
aristocrates .Gaspard devint un milliardaire dans son enterrement :treize
curés attendaient l’arrivée du cortège funèbre à la porte de l’église !.
Don Francisco
était aussi l’archiprêtre de la région et il allait présider la concélébration d’une Messe
Solennelle en honneur du Pape qui venait de mourir et en profita pour
faire des miracles au nom du Saint Pape.
-Le Pape Jean est
déjà un saint, et il veut que Gaspard voyage avec lui au Paradis !.Le vénérable
curé ,quatre-vingt-trois ans ,avait une manière très particulière de
prêcher : une mélange d’émotions, du rire au pleur, théâtralisant à l’aide
de ses recours de langage ,le bon castillan du Séminaire ,le patois de la
région ,l’accent poétique de LA PAMPA, où il avait été missionnaire.
-Gaspard ,qu’à
cela ne tienne si tu as décidé de faire
le voyage au ciel quelques années auparavant !.Le Concile Vatican II du
Bon Pape dira en quelques mois ce que je vais dire maintenant :tu vas
reposer pour l’éternité en terrain sacré, justement á coté d’où je reposerai,
et nous parlerons à notre manière, tel que nous l’avions fait quand nous nous
cachions des ROUGES dans LES CATACOMBES,
qui seront à dater d’aujourd’hui DES PANTHEÓNS CHRÈTIENS !.Et LE TERRAIN de
MON IF sera aussi Terre Sacrée !.Le Saint Pape vient de faire ce
miracle-ci !.
Les mots du
Prêtre provoquèrent de l’hilarité :LES CATACOMBES étaient en terrain païen, réservé aux
suicidaires , aux rouges et aux protestants, et servaient pour relier d’une
manière secrète le cimetière avec la
sacristie .Don Francisco et Gaspard s’étaient cachés là dedans pendant la guerre.
L’IF CANTABRIQUE,
entre sacré et vénéneux ,L’ARBRE DES DRUIDES ,était entouré de quelques
arbustes et plants d’origine américaine, dont Don Francisco s’en servait pour
préparer DES POTIONS DES GAUCHOS autant pour les gens que pour les animaux
domestiques. Il était INFIRMIER DIPLOMÉ et aussi ASSISTANT VÉTÉRINAIRE, ce
dernier titre seulement reconnu à LA RÉPUBLIQUE ARGENTINE. Il y avait toute une
légende sur les activités de guérison du curé ,très effectives malgré tout.
-Ha ,ha
,Gaspard !.Tu te souviens du jour où LAS PASIONARIAS venues de VILLE
CHARBON ont manqué par quelques
centimètres de trouver le passage de notre cachette et en revanche elles ont
pris les six meilleures brebis de ton grand-père ?.
Même José Manuel
, son frère Serapio ,qui présidait le deuil, et les autres proches sourirent
pour un instant .L’âge et la catégorie religieuse, militaire et sociale de Don
Francisco calmèrent la naissante nervosité des autorités et personnalités du
Régime, y compris quelques des prêtres assistants d’attachement franquiste.
Trois semaines
passèrent par José Manuel et le garçon n’avait pas pu mettre en ordre sa tête,
sa pensée :ses parente étaient morts-Ermelinda n’ attendra que dix jours
pour rejoindre Gaspard aux Catacombes-son frère aîné vivant, Serapio,né deux
années après le premier José Manuel, et sa sœur Hilda, étaient en train de
rentrer chez eux à La République Argentine avec leurs familles, et sa sœur
Luisa Sofia allait rester à la région ,plutôt putain et esclave, croyait José
Manuel, qu’épouse d’Alvaro Temprano, le
plus jeune, les plus avare, le plus
sanguinaire du clan ;et lui ,José Manuel, il rentrerait le
séminaire après une année de triste congé.
Quand les
voitures de la famille-et deux taxis à l’appui-venaient de sortir du EL GALPÓN,
José Manuel commença à réfléchir :il serait laissé à la porte du Séminaire par LES
ARGENTINS ,en chemin pour l’aéroport, tandis que sa sœur Luisa, vingt ans, dans
son troisième mois de grossesse ,et son mari Álvaro Temprano resteraient dans
LA GRANDE FERME DES TEMPRANOS(CEUX QUI SE LÉVENT DE BONNE HEURE, avares
ALMOHADES, avides de travailler beaucoup, gagner beaucoup, hériter
beaucoup……..voler beaucoup), d’où le petit-fils de FAUSTO TEMPRANO
surveillerait LE GRAND RUISSEAU, qui allait compléter LA CONTRE-RECONQUÊTE de
son grand-père.
FAUSTO TEMPRANO ,né
en famille d’ALMOHADES et de MORISCOS à MEDINA de CASTILLE, était arrivait au
commencement du siècle en KANTABRIE .Sergent de la Garde Civile ,ils commença
LA CONTRE-RECONQUÊTE dans la région autant avec LA FORCE DES ARMES qu’avec LE
PÉNIS (mariage avec la fille d’un autre avare MORISCO, ACACIÓN) et atteindra la propriété de plus de trois mille Hectares
dans un territoire où les domaines pour la plus part ne dépassent pas les six
Hectares .Il vivait encore ,quatre-vingt-huit ans ,et il se montrait fier de
ses petits-enfants.
Grace à la
surveillance de Mabel Donadio Elsner, jolie argentine de famille du Tirol
,épouse de Serapio, mère du bébé GASPARD MARCEL ,et belle-sœur de José Manuel,
ni son mari ni son beau-frère furent totalement trompés par LOS TEMPRANOS
.Plácido Temprano, qui était, le mari d’Hilda(âgée de vingt-trois ans et enceinte
de huit mois), était aussi le complice de son frère Álvaro et manigançait pour le contrôle total de LA
GRAN ESTANCIA/LE GRAND DOMAINE dans LA PAMPA et les autres propriétés à BUENOS
AIRES de DON SERAPIO et DOÑA HILDA, des milliardaires sans enfants, qui avaient
tout donné a leurs filleuls SERAPIO et HILDA .José Manuel aurait droit toujours
à une chambre dans EL GALPÓN et à être payé par l’exploitant(Álvaro) du
domaine, assez pour les études et pour beaucoup d’autres choses………..mais il ne
le savait pas encore.
Quand José Manuel
regarda par la dernière fois EL GALPÓN et LE GRAND RUISSEAU, les larmes
commencèrent à mouiller ses joues. Quand la voiture passa au-delà du cimetière ,José
Manuel éclata en sanglots.
Quand il
embrassa sa sœur Luisa, qui sanglotait
terriblement ,Álvaro souriait tel que LES ROIS CATOLIQUES à Grenade en 1492.Il
sanglotait tel que BOABDIL à Grenade en 1492.
Il compris que LA
REGUERA/LE GRAND RUISSEAU ne rentrerait jamais à être LA ARCADIA
FELIZ/L’ARCADIE JOYEUSE, mais LA ARCADIA PERDIDA/L’ARCADIE PERDUE.
Quand LES
ARGENTINS l’embrassèrent :Hilda, le Judas Plácido ,Serapio, et surtout
Mabel, qui lui demanda de donner un bisou au bébé, il ne pleura plus, seulement
ses yeux se mouillèrent de larmes.
Seul, à la porte
du Séminaire, il mit en tête qu’il n’avait que la vie devant soi !.